2018, une bonne année pour les aéroports français

C’est le début de l’année 2019 et la plupart majeurs aéroports français ont publiés leurs statistiques annuelles. L’heure est donc au bilan du trafic aérien de l’année passée, et la tendance qui s’observe dans l’immense majorité des aéroports est à la hausse. Une croissance qui semble principalement supportée par le développement des compagnies aériennes low-costs et un trafic international en hausse.

Quel bilan pour les aéroports français en 2018 ?

L’année 2018 a été particulièrement bonne pour les aéroports en France, et on observe des croissances du trafic aérien en France variant entre 3.4 % et 9.7 %.

Le tenant du titre, c’est l’aéroport de Nantes qui voit son trafic augmenter de 13 %, avec 6.2millions de voyageurs en 2018. Cette forte augmentation est en grande partie supportée par le développement des compagnies aériennes low-cost, une forte hausse du trafic international et l’ajout de 14 nouvelles lignes.  

L’aéroport de Lille enregistre une des croissances les plus fortes avec 2 085 000 de voyageurs en 2018, soit une augmentation de 9.7 % par rapport à 2017. Le détail des statistiques n’est pas encore disponible pour le moment, aussi il est difficile de tirer des conclusions sur les principaux facteurs de cette croissance. Cependant, si la tendance nationale est une indication, le trafic international y est probablement pour quelque chose.

Avec 9.3 % de croissance et près de 6.8 millions de passagers, l’aéroport de Bordeaux Mérignac est le troisième meilleur performeur de cette année 2018. Une croissance principalement observée sur les vols internationaux (plus de 20 %) qui représente plus de 50 % du trafic total. Le trafic national en revanche connaît un ralentissement de sa croissance de 2.3 %, principalement impacté par la concurrence ferroviaire.

L’aéroport de Bale Mulhouse connaît également une croissance importante, 8.6 millions de passagers, soit 8.7 % de plus qu’en 2017. Une croissance qui est générée par les compagnies aériennes low-cost et notamment Easyjet qui assure près de 60 % des vols.

L’aéroport de la Réunion quant à lui voit son trafic augmenter de 7.9 %, avec près de 2.5 millions de voyageurs en 2018. Une hausse qui s’attribue au développement des lignes vers la métropole, Marseille et les lignes internationales.

L’aéroport de Lyon Saint-Exupéry a battu son record de fréquentation historique avec plus de 11 millions de passagers en 2018, soit 7.4 % d’augmentation. C’est une tendance qui se profile depuis déjà plusieurs années, en l’espace de trois ans, le trafic de passager a connu une hausse de plus de 25 %. Cette croissance est majoritairement créditée aux compagnies low-cost et l’aéroport prévoit déjà l’ouverture de nouvelles lignes ainsi qu’un investissement massif de 200 millions d’euros.

L’aéroport de Marseille a accueilli 9.4 millions de passagers en 2018, soit 4.3 % de plus qu’en 2017. Une tendance à la hausse poussée par l’ouverture de 21 lignes, l’apparition de 4 nouvelles compagnies aériennes et une hausse de la demande pour les vols internationaux.

Tout comme l’aéroport de Lyon, celui de Nice Côte d’Azur bat également un record historique, et ce pour la deuxième année consécutive, avec 13.85 millions de passagers, soit une croissance de 4.1 %. Paradoxalement, il voit son nombre de mouvements d’avions diminuer, cependant affiche des taux de remplissages très élevés.

L’aéroport de Beauvais a connu une croissance similaire de 4 % après deux ans de baisse, et ce sont 3.8 millions de passagers qui y sont passés en 2018. Cette croissance s’explique de par l’apparition de nouvelles lignes, notamment ouverte par la fameuse compagnie aérienne low-cost Ryanair.Enfin, Paris Aéroport connaît une croissance globale de 3.8 %. L’aéroport d’Orly progresse le moins avec 3.4 % de voyageurs supplémentaires, soit 33.1 millions. L’aéroport de Roissy quant à lui progresse de 4 % et atteint 72.2 millions de voyageurs. Ces augmentations sont principalement tirées par le trafic international et européen. Le trafic en France en revanche est en baisse de 1.7 %.

Une croissance fortement influencée par le trafic international

A première vue, il semble que cette croissance globale du trafic aérien français soit influencée par deux facteurs majeurs ; le développement des compagnies aériennes low-cost et le l’augmentation de la fréquentation des lignes internationales.

Il est très probable que ces deux facteurs influent l’un sur l’autre. En effet, le fort développement des compagnies aériennes low-cost tend très certainement à contribuer fortement à la hausse du trafic international en créant de nouvelles lignes et en cassant les prix.

Le trafic national en revanche semble être en perte de vitesse dans la majorité des aéroports avec des statistiques en décroissance ou en croissance négative. Une baisse qui peut s’expliquer par la forte concurrence de la SNCF, mais également par le développement des lignes de car proposant des prix défiants toute concurrence.

Quelles conclusions pour les voyageurs ?

La croissance du trafic aérien semble être une très bonne nouvelle pour les voyageurs. Le fait qu’elle soit principalement due au développement des compagnies aériennes à bas prix et la multiplication des lignes signifie que dans le futur, il sera plus facile et moins cher de voyager à l’international.

D’un autre côté, il est à craindre que la hausse de la fréquentation entraîne des problèmes de fluidité et d’organisation du côté des aéroports. En effet, si certains comme Lyon Saint-Exupéry projettent déjà des investissements importants, si la tendance se poursuit, il est possible que les infrastructures n’évoluent pas suffisamment rapidement pour répondre à la demande. On pourra notamment penser au stationnement. Dans les aéroports les plus en demande, la demande de parkings est forte et ne peut pas toujours être satisfaite lors des périodes de grands départs. En période de vacances scolaires, trouver un parking à l’aéroport de Bordeaux par exemple, n’est pas toujours chose facile, surtout si vous n’avez pas réservé plusieurs semaines à l’avance. Si la demande continue à augmenter à un rythme aussi soutenu, il est fort probable que cette situation ne devienne très familière.